Alors que je traverse l’aéroport d’Édimbourg en sens inverse, je sens la réalité des 180 derniers jours s’estomper un peu plus à chaque pas. J’en ai la gorge serrée et les larmes aux yeux, comme lors d’une rupture amoureuse. Je suis le seul témoin de mon expérience, le seul pont entre l’univers que je m’apprête à regagner et celui que j’ai bâti de mes mains.
Parce qu’une fois de retour en France, il me sera impossible de restituer fidèlement ce que j’ai vécu sans accuser une perte immense. J’aurai beau montrer le peu de photos que j’ai gardées, expliquer mon projet, raconter des anecdotes, révéler comment je me suis retrouvée confinée pendant des semaines avec une personne que je ne connaissais pas avant de venir, ce ne sera qu’une bien piètre restitution de l’intensité de l’expérience que je viens de m’injecter. Loin d’un simple coup de blouse à l’idée de rentrer de vacances passées sur une île paradisiaque, ce que je ressens va bien au-delà…
C’est en grignotant un chocogrenouille à Édimbourg que j’ai décidé de vous emmener autour du monde, à bord de mon assiette. J’ai fouillé dans une décennie de voyage, pour sélectionner les 9 plus belles choses auxquelles j’ai goûté. Chaque plat sera accompagné d’une anecdote racontant le contexte dans lequel je l’ai mangé. Nous allons faire de magnifiques escales comprenant l’Espagne, le Costa Rica, le Canada, les îles Fidji, le Pérou, la Palestine, l’Inde, la Suisse, pour finir en Écosse, où je me trouve actuellement. Attention, vous allez en avoir plein les papilles en quelques lignes. J’ai hâte de savoir quelle escale vous allez préférer… Alors à table !